Winnicott était un pédiatre et psychanalyste britannique. (Pour plus d'information sur la vie de l'homme, de l'auteur et de l'analyste, un petit livre lui est consacré, écrit par Denys Ribas dans la collection "Psychanalystes d'aujourd'hui chez PUF.)
« On pourrait comparer ma position à celle d’un violoncelliste qui travaille sa technique avec acharnement puis, étant parvenu à la maîtriser et à la tenir pour acquise, sera enfin capable de faire de la musique. (…) Mon désir est de communiquer avec ceux qui achoppent encore à la technique et de leur donner l’espoir qu’ils pourront un jour, eux aussi, faire de la musique. On éprouve une satisfaction bien mince à donner une exécution de virtuose en suivant la partition. »
D. W. Winnicott, (1971) La consultation thérapeutique et l'enfant, p 8-9, Gallimard.
Dans Jeu et réalité, Winnicott écrit : « Ce n’est que depuis ces dernières années que je suis capable d’attendre et d’attendre encore l’évolution naturelle du transfert que suscite l’accroissement de la confiance du patient à l’égard de la technique et du cadre psychanalytiques, et aussi le souci d’éviter la rupture de ce processus naturel en faisant des interprétations… Je suis consterné quand je pense aux changements profonds que j’ai empêchés ou retardés chez des patients appartenant à une certaine catégorie nosographique par mon besoin personnel d’interpréter. Quand nous nous montrons capables d’attendre, le patient parvient alors à comprendre de manière créative, avec un plaisir intense. Et moi maintenant, je prend du plaisir à ce plaisir plus que je n’en prenais à m’être montré intelligent. Je pense que j’interprète surtout pour faire connaître au patient les limites de ma compréhension. Le principe est le suivant : c’est le patient, et le patient seul qui détient les réponses » (1971, pp. 120-121).