Avertissement aux amateurs de copier-coller et aux gardiens de l'orthodoxie
Ce texte est un document de travail, pas un exposé magistral. Son contenu ne saurait faire autorité.
 

TROISIEME MEDITATION
La problématique de la constitution
Vérité et réalité effective

§ 23 – Un concept plus précis de la constitution transcendantale sous les rubriques « raison » et « déraison »

Notre tâche, jusqu'ici a été la constitution d'un objet intentionnel en général.
Elle embrassait l'expression cogito-cogitatum dans toute son extension.

- Nous allons différencier structurellement cette extension et produire un concept plus précis de la constitution.
- Nous allons prendre en considération la distinction entre objet existant et non existant, possible ou impossible.
- L'épochè est une réduction à la visée pure (cogito) et à ce qui est visé uniquement en tant qu'il est visé. C'est à ce dernier (ce qui est visé), et non purement et simplement à des objets, que se réfèrent les prédicats d'être et de non-être, ainsi que leurs variations modales ; … » (p.101)
- Donc, les prédicats de vérité et de fausseté se rapportent à chaque visée.
p.102
- On parlera de synthèse confirmative ou infirmative.
- L'objet visé possède alors le caractère évident d'étant ou de non-étant.
Ces cas de synthèses sont des intentionnalités de niveau supérieur.
- Il s'agit d'actes de la raison.
- La raison est la forme structurale essentielle et universelle de la subjectivité transcendantale en général.
La raison renvoie aux possibilités de la vérification, au fait de rendre évident

§ 24 – L'évidence comme autodonation et ses variations

L'évidence

p.103
Un mode bien distinct de conscience : auto-apparition, autoprésentation, autodonation d'une chose, d'un état de chose, d'une généralité, d'une valeur, etc., selon le mode ultime du fait d'être présent soi-même, immédiatement intuitionné, donné originaliter.
- Le je ne vise plus confusément quelque chose à travers une prévisée vide, mais intuitionne la chose elle-même. C'est en quelque sorte l'horizon atteint.
- En tant que possibilité ou but, l'évidence est une caractéristique fondamentale de la vie intentionnelle en général.
- En particulier, elle est le but vers lequel tend l'intention pour tout ce qui est visé ou doit l'être.
- Toute conscience vague peut être interrogée dans l'attitude de la réduction transcendantale, pour savoir si l'objet visé lui correspond sous le mode du « lui-même » (évidence), ou peut lui correspondre.
- Le processus de la vérification peut évoluer vers la négative. Le non-être n'est qu'une modalité de l'être pur et simple.
- L'évidence peut être rapportée aux concepts d'être ou de non-être, et à d'autres variations modales de l'être pur et simple : être possible, être probable, être douteux, être valide, être bon.
p.104
§ 25 - Réalité effective et quasi-réalité effective

- La différence entre la réalité effective et la réalité « comme si » (imagination) parcourt tout le domaine de la conscience et, corrélativement, toutes les modalités d'être.
On parlera :
- de différents modes d'irréalité : possibilité, concevabilité (comme si) ;
- de scission entre modes de conscience de la positionnalité et ceux de la quasi-positionnalité (comme si, imaginer).
- Elucider, éclairer, c'est toujours une modalité du fait de rendre évident.
- L'évidence ne porte pas seulement sur l'être, mais aussi sur la possibilité d'être.
p.105
§ 26 - La réalité effective comme corrélat de la vérification évidente.

Vont ensemble les problèmes formels et généraux de l'analyse intentionnelle et les recherches touchant à l'origine phénoménologique des principes et des concepts fondamentaux formels et logiques.
« Ces concepts sont l'indice que la vie de la conscience en général obéit structurellement à une loi grâce à laquelle seules la vérité et la réalité effective ont un sens pour nous et peuvent en avoir un. » (p.105)
Le fait qu'un objet existe pour moi n'implique rien quant à l'évidence. Ils ont seulement une validité pour moi. Cogitata conscients. La vérité ou la vraie réalité effective des objets ne peut être tirée que de l'évidence.
« Toute légitimité vient (…) de notre subjectivité transcendantale même ; toute adéquation concevable a pour source notre vérification, elle est la synthèse que nous opérons et trouve en nous son fondement transcendantal ultime. »
p.106
§ 27 -  Evidence habituelle et évidence potentielle dans leur rôle constitutif du sens d'un « objet étant ».

Chaque évidence fonde pour moi un acquis durable. Un retour à la réalité effective vue elle-même est toujours possible par des restitutions de cette première évidence.
- Sans cela, il n'y aurait pas d'être stable et durable.
- Le caractère « en soi » de l'étant se définit par rapport au « pour moi » des actes isolés. Il ne saurait donc y avoir d'être durable à partir d'une évidence isolée. L'étant « en soi » résulte d'évidences susceptibles d'être répétées à l'infini en tant que faits vécus (évidences potentielles).
p.107
§ 28 -  L'évidence présumptive de l'expérience du monde. Le monde comme idée corrélative d'une évidence parfaite de l'expérience

La question du monde réel objectif donné comme un tout.
- Celui-ci nous est livré de façon unilatérale, à travers des objets isolés quelconques.
- C'est que Husserl appelle l'expérience extérieure. On n'accède pas autrement à cette sorte d'objets.
- Il s'agira toujours de l'évidence unilatérale, partielle, d'un objet transcendant.
- Il reste par ailleurs toujours possible que ce qui apparaît sous le mode du soi-même n'existe finalement pas, ou soit différent.
- Un horizon multiforme d'anticipations non comblées.
p.108
- La vie de la conscience porte en soi le sens monde, le monde en tant que conscience du monde.
- La transcendance du monde est indissociable de la subjectivité transcendantale constitutrice du sens et de l'effectivité de l'être.
« … tout objet effectif d'un monde, et plus encore le monde lui-même, est une idée infinie liée aux infinités des expériences qui sont à unifier de manière concordante, une idée corrélative à l'idée d'une évidence empirique totale, d'une synthèse complète d'expériences possibles. » (p.108)

§ 29 - Les régions ontologiques matérielles et formelles en tant qu'indices de systèmes transcendantaux d'évidences

Au sein des multiplicités infinies des cogitationes se rapportant à tel objet, il convient d'établir une séparation structurelle isolant un système particulier, celui des évidences qui se rapportent à cet objet.
p.109
- Liées entre elles de manière synthétique, elles fusionnent en une évidence totale et sans doute inachevée.
- « Ce serait une évidence absolument achevée qui donnerait finalement l'objet lui-même, tel qu'il est dans tous ses aspects… » (p.109)
- Il ne s'agit pas d'établir effectivement cette évidence, mais de dégager clairement la structure essentielle de l'objet.
- Notre tâche sera la constitution transcendantale de l'objectité existante en un sens précis du terme.
a) Recherches formelles générales (concept formel et logique de l'objet) ;
b) Théorie constitutive de la nature physique (les régions subsumées par l'expression de monde objectif), nature « donnée » comme toujours existante, présupposée ;
c) Théorie de l'homme, de la culture, de la communauté humaine.
p.110
« L'élaboration intentionnelle des évidences constituantes dans leur unité synthétique se révèle particulièrement compliquée eu égard aux objets ; par exemple fonder par niveaux des objets non objectifs (uniquement subjectifs) en partant du fond objectif le plus profond. » (p.110)


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